Le cimetière est avant tout un lieu de recueillement pour les familles en deuil.
Cimetière en crise. Des vivants déboussolés
Le cimetière a toujours eu pour principale fonction celle du souvenir et de la mémoire. Car depuis que le monde est monde, mais surtout depuis que l’homme a accédé à la civilisation, il a instauré des rites auxquels le deuil n’échappe pas et dans lesquels le lieu de sépulture des morts occupe une place primordiale, si l’on en croit par exemple les enterrements de « première classe » réservés aux Pharaons.
Nos cimetières sont également, depuis le Moyen-Age en France, le reflet de la condition sociale des défunts. Simples tombes, monuments funéraires ou chapelles particulières, chaque famille enterre ses morts en fonction de ses moyens financiers et de l’hommage qu’elle souhaite rendre. Régulièrement visités, les cimetières sont encore aujourd'hui un lieu familier pour les vivants qui se les approprient, les entretiennent, les fleurissent, les habitent.
« Sur les ailes du temps, la tristesse s'envole » disait Jean de la Fontaine. La douleur des proches du défunt tend en effet à s’apaiser visite après visite. Un autre lien s’instaure entre le monde des vivants et celui des morts. Les familles en deuil y recherchent alors une certaine intimité, un sanctuaire pour protéger ce qui leur reste de l’être décédé qu’ils aiment.
Mais ces dernières décennies, avec l’essor de l’urbanisation, la multiplication des séparations et des divorces, l’augmentation de la mobilité professionnelle, la fonction du cimetière a progressivement évolué pour finalement se modifier en profondeur. Reclus à la périphérie des grandes villes, le cimetière prend l’apparence d’un lieu socialement anonyme, organisé de façon fonctionnelle mais sans âme. La disparition programmée des concessions perpétuelles a ajouté au désarroi des familles, conscientes du « déplacement » inéluctable, à plus ou moins brève échéance, de leur défunt, induisant une représentation pénible supplémentaire à sa disparition, même ancienne. De plus, le mauvais entretien, voire l’abandon de certaines tombes en raison de l’éloignement de l’entourage de la tombe familiale, donne le sentiment que les cimetières se dégradent, renforçant par là même le malaise croissant de la société à l’égard de l’institution du cimetière.
Pourtant, les hommes, même modernes, ont besoin de ces lieux de mémoire dont ils seraient bien inspirés de reprendre le chemin afin de ne pas oublier leurs racines et perdre définitivement le Nord…
De l’importance de choisir son lieu de repos éternel, pour la paix des vivants
Chaque année un peu plus déserté, le cimetière demeure néanmoins un lieu où les Français continuent de se rendre régulièrement. Ils sont près de 60 % à se recueillir sur la tombe de leurs défunts au moment de la fête de la Toussaint.
Si cette tradition perdure, c’est par besoin psychologique de la part des familles en deuil. Car l’homme éprouve la nécessité de revenir sur les lieux du dernier repos de ceux qu’il a aimés et aime toujours. Un élan personnel et volontaire le guide dans ce lieu de recueillement, parenthèse de sérénité mêlée de douleur, environnement fait de silences et de souvenirs.
Ainsi, il n’est pas rare de croiser des enfants, petits ou grands, jeunes ou vieux, à la recherche de la sépulture de leurs parents. D’où l’importance, pour une personne qui en aurait la possibilité, de déterminer avant sa mort, son mode de sépulture : caveau, columbarium, Jardin du Souvenir ou cavurne, pour que son entourage parvienne à surmonter son deuil et retrouve la paix, une fois la phase de douleur surmontée.
Acheter sa concession funéraire
Au moment du décès ou de façon anticipée, il est possible, voire recommandé pour épargner à ses proches une telle démarche, douloureuse à l’heure de la mort d’un proche, de s’enquérir d’une concession pour son dernier sommeil.
Quoi ?
Qui dit concession parle d’une parcelle de terrain d’une surface moyenne de 2m², libre de tout ossement ou restes mortuaires, et implantée dans un espace dédié, le cimetière, mis à disposition par la commune.
Individuelle, familiale ou collective, elle est accordée pour une durée limitée ou illimitée, selon des modalités propres à chaque municipalité, gestionnaire légal du cimetière.
Où ?
La concession peut être accordée par la municipalité du lieu du décès, ou du lieu de résidence du défunt ; pour les expatriés, la commune où le défunt votait se doit de lui réserver un espace pour son inhumation.
Réserver sa place dans un columbarium
Destiné à la conservation des cendres à l’issue de la crémation du corps, c’est-à-dire de la réduction du corps par les flammes, le columbarium est construit hors du sol et accueille les urnes funéraires dans des cases pouvant contenir jusqu’à 4 urnes.
A l’instar des caveaux, une case de columbarium doit être réservée, pour une durée déterminée, auprès de la mairie responsable de l’entretien du cimetière. Cette case est par ailleurs dotée d’une porte sur laquelle est apposée une plaque rappelant les nom et prénom du défunt ainsi que ses dates de naissance et de mort.
Les familles ont également la possibilité d’opter pour une cavurne, qui n’est autre qu’un caveau creusé dans la terre, dans lequel plusieurs urnes funéraires peuvent être entreposées. Similaire à la tombe dans sa conception, la cavurne est agrémentée d’un monument funéraire traditionnel.