Le cimetière demeure, pour tous, un élément fondateur de la mémoire collective d’une nation.

Transmission historique et sépultures emblématiques

Les cimetières resteront toujours un lieu de recueillement. Mais ils sont encore trop souvent les "cités dortoirs" de nos défunts. Certaines villes s’engagent sur une voie innovante pour les redynamiser, comme par exemple Nantes, en créant des "Cimetières Parcs".

A Paris, les cimetières sont des lieux de mémoire collective, rassemblant en leur sein de grands personnages de l’Histoire politique ou culturelle. Les traverser permet d’appréhender l’Histoire et les traditions locales autrement.

Les Catacombes accueillent la sépulture de Robespierre ainsi que celle de Saint-Just.

Aux Batignolles, on observe une concentration certaine d’hommes de lettres : Blaise Cendrars, Paul Verlaine ou encore André Breton. Au Panthéon reposent Pierre et Marie Curie, Léon Gambetta, Victor Hugo, Jean Jaurès, André Malraux, Jean Moulin, Sadi Carnot, Voltaire et Émile Zola.

Dans les allées du cimetière mondialement célèbre du Père Lachaise, le promeneur peut se recueillir sur les tombes de Claude Bernard, du poète Guillaume Apollinaire, du savant et homme politique François Arago, des écrivains Honoré de Balzac et Henri Barbusse, de l’homme de théâtre Beaumarchais, du chanteur Gilbert Bécaud, de l’actrice Sarah Bernardt, du compositeur Georges Bizet, de l’acteur Pierre Brasseur, de la cantatrice Maria Callas, de l’archéologue Jacques-Joseph Champollion, de l’égyptologue Jean-François Champollion, du compositeur Frédéric Chopin, du romancier Georges Courteline, de l’écrivain Alphonse Daudet, du peintre Eugène Delacroix, de l’humoriste Pierre Desproges, du poète Paul Eluard, des présidents de la République Félix Faure et Casimir Perrier, etc.

Au cimetière Montparnasse, on peut trouver les tombes de Raymond Aron, Charles Baudelaire, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Eugène Ionesco, Joseph Kessel, Maurice Leblanc, créateur d'Arsène Lupin, Guy de Maupassant, Jean-Paul Sartre et Henri Troyat. Là reposent également les hommes politiques Raymond Barre et Paul Deschanel, Serge Gainsbourg, l’industriel André Citroën, ainsi que les acteurs/réalisateurs Jean Poiret, Claude Sautet, Philippe Noiret et Jean Pialat.

Autant de noms qui marquèrent de leur personnalité l’histoire économique, politique et culturelle de notre pays. Autant de grands hommes qui continuent de nous impressionner et nous enseigner, jusque dans leur sépulture, massive, emblématique et imposante. Même dans la mort, ils sont de ceux qui continuent d’attirer tous les regards, comme pour interpeller le monde des vivants, aujourd’hui trop souvent enclin à faire du passé table rase…

Le cimetière, un langage fait de symboles

Le cimetière varie dans sa composition intrinsèque, que l’on se trouve au Nord (inhumation en pleine terre – le vert reprend le dessus) ou au Sud de l’Europe (inhumation en caveau – cimetière minéral planté de cyprès et d’ifs) ; il en va de même d’une région à l’autre de la France. Outre ces agencements spécifiques, le cimetière parle une langue faite de symboles et de messages, hommages aux défunts et à l’usage des vivants.

Ainsi, les ornements funéraires sont emprunts de symbolique, à l’image des monuments cinéraires ou funéraires qui émaillent nos cimetières. Ils sont également le reflet du caractère du défunt ou des liens qui l’unissaient à son entourage, soucieux de lui rendre un dernier hommage personnalisé.