La cérémonie funéraire, un dernier adieu au défunt.
Prendre le temps de méditer, de s’arrêter, de penser, de prier pour faire faire son deuil.
Pourquoi une cérémonie funéraire ?
Dès le paléolithique inférieur, les hommes avaient mis en place des pratiques funéraires, preuves de leur évolution en tant qu’êtres dotés d’un esprit. Des traces de ces rites subsistent encore de nos jours, tels les tumulus que l’on peut croiser en Bretagne et sur tous les continents à travers le monde.
Ces cérémonies funéraires, organisées en hommage au défunt, sont une occasion pour la société et les proches de la personne décédée de lui dire un dernier adieu. Et si les pratiques évoluent depuis plusieurs années, avec une part croissante de cérémonies dites civiles, la majorité des obsèques en France comportent une dimension religieuse.
Car l’homme a besoin de ce temps pour s’approprier la mort d’un proche, la conceptualiser, pour ensuite la pleurer et enfin accepter cette séparation, irrémédiable.
La cérémonie funéraire, un choix du defunt
Aujourd’hui, la nature de la cérémonie doit avant tout refléter les dernières volontés du défunt, si celui-ci les a exprimées. Dans le cas contraire, le choix des funérailles relève du conjoint, des parents, d’une personne publique ou privée, chargés d’assumer les frais d’obsèques. En cas de contestation, c’est au Maire de la commune de trancher.
Cérémonie laïque
Bien que civile et dénuée de tout rite préétabli, la cérémonie laïque donne un sens à la mort du défunt. Elle aide les parents et connaissances de ce dernier dans leur démarche de deuil et d’acceptation de la séparation définitive. Préparé par l’entourage, seul ou avec l’aide d’un maître de cérémonies, professionnel des pompes funèbres, cet hommage peut se dérouler en plusieurs temps.
La musique y occupe une place importante, notamment à l’arrivée du cercueil et durant le temps où l’assistance prend place dans la salle prévue à cet effet, au sein du funérarium ou du crématorium. Puis, le défunt est évoqué par ses proches ; un hommage est lu. Des textes poétiques ou philosophiques peuvent également être déclamés, afin de replacer la disparition du défunt dans le cadre plus large du cycle de la vie. Enfin, avant la mise en terre ou la crémation, les personnes présentes ont la possibilité de s’approcher une dernière fois du cercueil pour y déposer une fleur par exemple, ou faire part au défunt de son affection. Un registre de condoléances est mis à la disposition de l’assistance pour que chacun puisse laisser une trace à la famille et recevoir éventuellement en retour de celle-ci un message de reconnaissance.
Cérémonie religieuse
Chaque religion a institué des rites funéraires spécifiques en fonction de sa foi et le regard d’espérance qu’elle porte sur la vie après la mort.
Les rites catholique et protestant sont similaires. Ainsi, le cercueil est accueilli par la famille, installée aux premiers rangs, et l’assistance. Des fleurs sont posées dessus. Puis débute la cérémonie, avec une prise de parole des proches rendant hommage à la vie et à la personnalité du défunt. Suit la lecture de la Parole de Dieu et de la prière universelle, rédigée le plus souvent par la famille. En cas de messe, vient alors le temps de l’Eucharistie. Enfin, le cercueil est aspergé d’eau bénite par l’assistance, pour rappeler l’eau de son baptême. La dépouille peut également être encensée, par respect pour ce que le défunt fut sur terre.
Pour les orthodoxes, le cercueil reste ouvert le temps des funérailles, pour signifier la présence surnaturelle du défunt. Il est recouvert d’un drap doré sur lequel est disposé le livre des Evangiles et une icône de la résurrection du Christ. Il est encensé et aspergé d’eau bénite par le prêtre, qui prie pour le pardon de ses péchés, sur fond de chants et de prières.
Dans la religion juive, la cérémonie se déroule au cimetière et non pas à la synagogue.
Les musulmans ne se plient pas obligatoirement à la pratique d’une cérémonie en l’honneur du défunt à la mosquée. S’il est célébré, cet office est ponctué de psalmodies rituelles, de prières tirées du Coran, sans prosternation ni inclination, et de la proclamation, à quatre reprises, de « Allah Akbar » qui signifie « Dieu est grand ». La dépouille mortuaire est tournée vers la Mecque. Dans la tradition musulmane, aucune fleur n’accompagne le défunt.
La famille est présente au cimetière. Traditionnellement, les hommes accompagnent le défunt et les femmes s'y rendent le lendemain. L'Imam se place face au cercueil, orienté vers la Kaaba, et l'assistance derrière lui. L'Imam prononce la prière funéraire, seule prière dite debout, sans inclinaison, ni prosternation. Toute personne, même non musulmane, peut accompagner le défunt au cimetière.
En principe le bouddhisme ne prévoit pas de rite spécifique. En général, la famille prend contact avec un bonze qui propose une date d’inhumation déterminée en fonction des dates de naissance et de mort du défunt. En France, chez les bouddhistes Tibétains, chaque étape du processus funéraire est ritualisée. Le départ du cercueil est marqué par un temps d’au revoir pour les familles. Durant la crémation, des souhaits sont formulés et des prières récitées pour que la conscience s’en aille dans la bonne direction.
Après la cérémonie, qu'elle soit laïque ou religieuse, les proches du défunt l'accompagnent vers sa dernière demeure.