Suite à la venue au monde de leur enfant, de nombreuses jeunes mères et jeunes pères développent une angoisse de mourir. Dans un moment aussi joyeux que la naissance d'un enfant, comment aborder ce sujet si délicat de l'angoisse face à sa propre mort? Comment dissiper ses angoisses pour mieux appréhender cette nouvelle étape de notre vie? A quel moment doit-on consulter et quel spécialiste est en mesure de nous accompagner?
Angoisses morbides et baby blues, deux choses bien distinctes
Ces angoisses morbides, en particulier concernant leur propre mort, est à différencier du syndrome post-partum du baby blues. Il ne s’agit pas là d’une simple tristesse liée à un dérèglement hormonal ou à une grande fatigue, mais de réelles angoisses psychologiques.
De l’importance de dédramatiser
La première chose à prendre en considération est qu’il faut être indulgent avec soi-même. Nous ne pouvons pas être tout le temps heureux. Nous avons le droit de traverser des périodes plus difficiles, ce n’est pas pour autant que nous sommes anormaux.
Le cerveau humain est complexe et il est tout à fait légitime d’éprouver de forts sentiments contradictoires, tels que la joie d’accueillir un enfant et la peur de la mort.
L’important est alors de comprendre quelles sont les raisons de cette angoisse de mourir. Cette seule recherche peut permettre de dissiper les angoisses.
Responsabilités et changement de génération
Mais pourquoi peut-on éprouver une telle angoisse de mourir au moment d’accueillir son premier enfant ?
La première raison est qu’on prend conscience de sa propre mort. Le jeune parent n’est alors plus « l’enfant de », mais « le parent de », adoptant une nouvelle place dans la société. Or, cette nouvelle place peut faire prendre conscience que quelqu’un va désormais lui succéder et lui survivre. Tout comme nous avons conscience que nos parents sont mortels, le fait de devenir parent nous positionne, nous aussi, dans cette position de « personne mortelle ».
La seconde explication est la responsabilité liée au rôle de parent : nous sommes alors responsables de nos enfants. Ce lien si fort positionne les parents comme nécessaires à la survie de leur enfant, alimentant ainsi l’angoisse de leur propre mort. Il n’est pas rare d’entendre un parent dire « que se passerait-il si je venais à disparaître ? ». Le jeune parent passe d’un statut d’individu unique à individu responsable.
Malheureusement, il est encore difficile aujourd’hui de parler en toute liberté de ses craintes, en particulier dans un moment considéré comme « joyeux » par la majeure partie de la société.
A quel moment consulter ?
Les angoisses et la peur sont positives pour notre esprit. Elles permettent de réagir efficacement face au stress, d’anticiper les situations à risques, voire de les éviter. Mais elles ne doivent pas envahir notre quotidien.
Dès lors que ses angoisses sont omniprésentes, que nous avons l’impression de lutter… il est temps de consulter. Parlez-en à votre médecin généraliste ou à votre psychiatre. Ils sauront évaluer si cette angoisse de mourir nécessite une prise en charge psychologique ou si le simple fait de leur en parler pourra vous aider à aller mieux.
N’ayez pas peur d’en parler autour de vous. Si vous ressentez ces angoisses, il est fort probable pour que les mères de votre entourage (votre mère, grand-mère, etc) l’aient ressenti également, de manière plus ou moins forte et consciente.
source : www.lassurance-obseques.fr