Voilà bientôt 4 mois que la Reine Elizabeth II nous a quittés. Elle avait 96 ans et a régné 70 ans, sa mort est évidemment un moment historique.

Inutile de préciser que le protocole royal, dans ce genre de circonstances, est établi longtemps à l’avance, et respecte des codes ancestraux. Mais bien sûr, pour chaque monarque, il est réaménagé. Dans ce cas précis, il était connu sous le nom de code « London Bridge ». Pourquoi un protocole aussi détaillé, précis et mis en scène ? Parce que le décès d’une personnalité de cette envergure concerne à la fois sa famille, les institutions britanniques, l’ensemble de son royaume, voire même une bonne partie du monde. La cérémonie est à la fois un hommage à la personnalité concernée, et le moyen pour chacun de faire son deuil.

Tout a commencé par l’information faite au Premier Ministre par le secrétaire particulier de la reine : « London Bridge is down ». C’est lui qui a ensuite fait l’annonce officielle aux médias. 
Le code « London Bridge is down” a été répété sur les lignes sécurisées de l’administration pour mettre en route l’organisation de cet événement hors norme et si important pour le royaume.
Un deuil national de 12 jours a alors été décrété au Royaume-Uni.

Le cercueil de la dépouille de la reine Elizabeth II a ensuite été exposé au public au Palais de Westminster, reposant sur un catafalque. Il s’agit d’un mobilier décoré, posé sur une estrade de couleur pourpre entourée de chandeliers, autour duquel le public comme les personnalités peuvent se recueillir. Sans être l’apanage des monarchies, le catafalque est souvent utilisé lors de cérémonies d’hommage aux membres des royautés.

Le cercueil, prêt depuis plus de 30 ans déjà, est en chêne anglais, doublé de plomb pour permettre son séjour dans une crypte. Très lourd, il nécessite 8 porteurs. Les poignées en laiton sont donc conçues spécifiquement pour les cercueils royaux, tout comme le couvercle, qui doit supporter les insignes de la royauté, le sceptre et l’orbe.

Le nombre de gens qui ont attendus des heures pour se recueillir près du cercueil montre l’importance de cette mise en scène pour permettre à chacun de faire son deuil.

Après cet hommage public, les funérailles ont eu lieu le lundi 19 septembre, à l’abbaye de Westminster. Planifiée dans les moindres détails, cette journée concentre le dernier hommage des Britanniques à leur reine.
Le cérémonial débute lorsque que Big Ben sonne, son marteau de cloche étouffé par un coussin en cuir.
Des porteurs transportent le cercueil du catafalque jusqu’à l’abbaye avec un attelage monté sur un affut de canon, tiré non par des chevaux, mais par de jeunes marins. Les membres de la famille royale marchent derrière le cercueil, jusqu’à l’abbaye.
A la sortie de Westminster Hall, la couronne de fleurs déposée sur le cercueil n’était plus la même. Jusque-là garnie de fleurs blanc ivoire, la couronne a été remplacée par une imposante couronne de fleurs choisie par le roi Charles III lui-même.
Cette couronne fleurie exprimait les sentiments profonds d’un fils envers sa mère, au-delà des conventions liées à leurs personnages publics. En plus des géraniums, des roses de jardin, des hortensias, des dahlias et des fleurs de veuve, Charles III a choisi du romarin, symbole de souvenir, du myrte symbole de mariage heureux, et du chêne, symbolisant l’amour. Les fleurs sont toutes dans les tons roses, bordeaux, or et blancs pour refléter les couleurs de l’étendard royal. 

La cérémonie se termine par 2 minutes de silence, puis la sonnerie aux morts réglementaire en usage dans les armées du Commonwealth.
Le cercueil, remis sur l’affût de canon, parade ensuite dans Londres, suivi de la famille royale, au son des cloches de Big Ben, et rythmé par le son du canon tiré toutes les minutes à Hyde Park.
C’est ensuite un corbillard qui emmène le cercueil au Château de Windsor, pour l’ultime service funéraire et l’inhumation, en comité privé.

Quelques jours près l’inhumation, la pierre tombale d’Elizabeth II a été dévoilée. Une dalle de marbre noir belge, sculptée à la main, et incrustée de lettres en laiton. Elle porte les noms des parents de la reine, et ceux de la souveraine et de son mari.

Les funérailles d’Elizabeth II démontrent, à grande échelle, la place importantes des arts funéraires pour rendre hommage aux défunts et faire son deuil.

 

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