C’est le procédé funéraire le plus populaire au Japon et même au Royaume-Uni, mais quelles sont les racines de cette pratique du feu, le rite de la crémation ?
Un rite de crémation vieux de 9 000 ans
C’était à Beisamoun, haute vallée du Jourdain, dans le nord de l’actuel Israël… Le site archéologique est connu depuis les années 1950. Au tournant du VIIIe et du VIIe millénaire avant notre ère, « il y avait là un gros village dont les maisons s’étalaient sur plus de 10 hectares, explique l’archéologue Fanny Bocquentin (CNRS), première signataire de l’étude de PLOS One, qui a fouillé Beisamoun pendant dix ans. C’était une communauté d’agriculteurs qui débutaient l’élevage mais n’avaient pas encore adopté la poterie. »
Une attention moindre portée aux ancêtres
Probablement portées par un important culte des ancêtres, leurs pratiques funéraires s’avèrent d’une grande complexité. « On a des gestes parfois très compliqués, en plusieurs étapes, note Fanny Bocquentin. Il y a des inhumations simples, mais aussi des cadavres décharnés ou démembrés. Les habitants rouvrent les tombes, mélangent les restes, les réorganisent. » Sans oublier la pratique dite du « crâne surmodelé » où, après la décomposition du cadavre, on prélève la tête du squelette sur laquelle on refaçonne un visage à l’aide de terre, d’argile, de plâtre ou de chaux… Toutes ces opérations semblent avoir pour but de conserver une certaine « vivacité » au mort pendant des années, voire des décennies.
Source : lemonde.fr